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Association pour la Mémoire des Martyrs de l'Aéronautique

En hommage aux morts comme héritage pour les vivants.

La stèle de la SNCASO à son emplacement actuel
Stèle aux travailleurs de la SNCASO ayant donné leur vie au cours de la 2ème guerre mondiale

Beaucoup de salariés de l'industrie aéronautique en Gironde ont eu à subir les conséquences de la guerre : combats et débâcle de 1940, traque syndicale et politique, fusillés, otages, déportation, STO, bombardements, engagement dans la résistance. Cette stèle, qui recense le plus grand nombre de victimes issues d'un même site industriel en France, porte le témoignage de cet engagement résistant et patriote.

Voir la stèle en détail

Un bref aperçu d'histoire à propos de la stèle

Durant la guerre de 1914 se développent les premières bases de l'aéronautique en Aquitaine mettant à profit les savoirs faire des usines navales et mécaniques.

Dans un contexte de marasme de l'appareil productif industriel des années 30, la situation internationale se dégrade. En 1936 la nécessité du réarmement, face à l'agressivité de l'Allemagne Hitlérienne, voit se créer une véritable industrie aéronautique en Aquitaine avec à Bordeaux l'ARMAA pour l'entretien des moteurs militaires (devenu l'AIA) et les nationalisations d'industries d'armement notamment la SNCASO (usine de Dyle et Bacalan, atelier Blériot de Bègles, Société Bloch devenue Dassault).

Après la signature de l'armistice en juin 1940, Bordeaux est occupé et ses bases aériennes et les usines aéronautiques de Bacalan et Bègles remises aux Allemands. Sont également réquisitionnés les ateliers de Mérignac, Talence et Bastide.

Si l'industrie aéronautique d'Aquitaine a été contrainte de travailler pour les Allemands, c'est avec beaucoup de réticences. La Résistance appelle le personnel à saboter la production des éléments de l'avion Allemand Focke-Wulf, des grèves sont engagées pour l'amélioration des repas à la cantine.

Le régime de Vichy, la Préfecture (avec notamment le commissaire Poinsot), les nazis, recensent, arrêtent, enferment au Fort du Hâ et au camp de Mérignac-Beaudésert, les communistes, gaullistes, socialistes, opposants divers, qui dès fin 1940-début 1941 appellent à réagir, à s'organiser, recrutent, collectent des armes, envoient les premiers renseignements à Londres.
Après les attentats d'octobre 1941, 50 otages sont fusillés à Souge, dont déjà certains issus des rangs des salariés de l'aéronautique SNCASO et AIA.
Face au développement de la Résistance, la traque locale se durcit et à partir de mai 1942 les arrestations se succèdent. La fusillade massive d'otages (70 le 21 septembre 1942) compte de nombreux ajusteurs, dessinateurs, résistants. D'autres sont et/ou seront déportés ou fusillés en d'autres lieux (La Braconne en Charente)...
En octobre 1942 débutent les réquisitions de main d'oeuvre qualifiée (notamment de l'aéronautique) pour l'Allemagne. Sous la contrainte, certains partent. D'autres rejoignent les divers mouvements de la Résistance (FTP, OCM, AS, CND Castille, Alerte...) ou empruntent les filières d'évasion pour échapper au travail forcé.

Début 1944, les bombardements alliés sur la base sous-marine, contiguë à l'usine SNCASO de Bacalan, contraignent les Allemands à déménager l'usine dans les carrières de St Astier en Dordogne. Le 20 août, durant l'épisode de la libération de l'usine par le personnel aidé de résistants, les Allemands, avant de se replier, fusillent 21 otages dont 5 employés de la SNCASO.

C'est à la mémoire de tous ces salariés que Charles Tillon ministre de l'armement inaugure un monument aux morts à l'usine SNCASO de Bacalan le 16 novembre 1946. Lors de la fermeture de ce site, le monument est déplacé sur celui de Mérignac. Par la suite et en raison de l'extension du domaine industriel il se retrouve dans l'emprise de l'usine Stelia Aérospace (ex EADS-Sogerma), ni visible, ni accessible et en danger d'oubli.

C'est dans le but de déplacer ce monument et raviver ainsi la mémoire de ces salariés morts pour la France que se constitue en 2012 l'Association pour la Mémoire des Martyrs de l'Aéronautique.

Depuis le 14 octobre 2017, un hommage annuel est célébré sur ce nouveau site bien en vue à l'entrée du pôle industriel aéroportuaire, angle de la rue Marcel Issartier et de l’entrée du parking de Stelia Aerospace à Merignac, Gironde.

En hommage aux morts comme héritage pour les vivants.

Pour aller plus loin :

Aperçus d'histoire sociale en Aquitaine 1er trimestre 2010 n° 96 – Publication de l'Institut CGT d'Histoire Sociale d'Aquitaine – Article de Guy Joubert «De la guerre à la libération» page 14.
Livres : Comité du souvenir des fusillés de Souge, Les 256 de Souge, éditions le bord de l'eau et les ouvrages de René Terrisse sur la période 1939-45.
Sites internet : 256 de Souge, ffi33.org, anacr33.org, Aerosteles lieux de mémoire aéronautique.

Pour adhérer :

Veuillez remplir le bulletin d'adhésion et l'envoyer à l'adresse de l'association, accompagné du règlement de la cotisation.

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